La vielle en Bretagne
Petite histoire de la vielle en Bretagne
La tradition de vielle représente un aspect souvent méconnu de la culture populaire bretonne. Instrument représenté sous différentes formes depuis la fin du XIIème siècle, on ne sait pas quand elle est apparue en Bretagne, on sait cependant qu’elle y est vraiment répandue dans la seconde moitié du XIXème siècle. La plus ancienne représentation de la vielle en Bretagne se trouve à l’église de Neuillac sous la forme d’une fresque datant du XVème siècle.
Les aires de jeu de la vielle dans la société rurale traditionnelle bretonne :
En Basse Bretagne
Le plus à l’ouest en Léon, si aujourd’hui le souvenir de la vielle s’est complètement éteint, JM Guilcher a rencontré dans les années 1950 des personnes agées, de Lanildut et Porsporder qui en gardaient un souvenir de jeunesse.
En Trégor, la vielle à roue semble avoir fait partie des festivités villageoises tout au long du XIXème siècle.
Après 1900, cette pratique instrumentale y a entièrement disparue.
Plus loin vers l’est, en Goëlo, la vielle est présente au moins entre 1880 et 1920.
En Haute Bretagne
C’est en Penthièvre, Poudouvre et nord du Méné que la vielle connaît le plus d’adeptes, au moins entre 1880 et 1930.
Ici, la vielle semble être l’instrument incontournable des festivités, jusqu’à l’essor de l’accordéon entre les deux guerres.
La vielle y est souvent un accompagnement du chant. Cependant, on trouve quelques duos vielle-violon ou vielle-bombarde, vielle-clarinette. Le dernier couple connu à Ploeuc sur Lié en 1935 était constitué d’Yves Jégu (vielle) et Jean Rault (bombarde). Ailleurs en Bretagne, il semble que la vielle n’ai pas fait partie des instruments de musiques utilisés par la société traditionnelle.
L’instrument
S’il n’existe pas de luthier professionnel en Bretagne pendant les années fastes de la vielle à roue, quelques sonneurs ont cependant fabriqué leur propre vielle (Alain Le Cavorzin à Plouézec, Joseph Donne à Yvignac, Guillaume Balland à Plurien…). Mais le plus souvent, les vielles étaient achetées et provenaient des ateliers de lutherie du Bourbonnais (Nigout, Pimpard, Cailhe-Decante).
Ce sont essentiellement des vielles d’un modèle peu répandu ailleurs en France: des vielles plates en forme de guitare, à hautes éclisses. La vielle ronde, elle, ne fera des adeptes que plus tard, au début des années 1920.
Même si la facture des instruments semble assez variée par ses origines, tous les joueurs possèdent une vielle à roue ayant une organologie similaire.
Concernant l’accord de l’instrument, les deux chanterelles (cordes mélodiques) sont accordées à l’unisson et non pas à l’octave l’une de l’autre comme il est répandu dans le Bourbonnais. Le bourdon et le chien étant des bourdons de tonique et non pas accordés à la quinte comme en Bourbonnais.