Gourmandises
Gourmandises est un spectacle pour l’esprit et les sens.
Au XVIIIème siècle, dans l’Encyclopédie des Lumières, le chevalier de Jaucourt définit la gourmandise comme étant un « amour raffiné & désordonné de la bonne chère ».Raffinement et désordre : cet antagonisme est la trame même de ce spectacle, la gourmandise y étant déclinée sous de multiples facettes. Redondant dans la littérature de tous temps, le couple sensualité gustative/sensualité érotique prend ici une grande place, sans toutefois négliger le souvenir nostalgique des sucreries de l’enfance, le repoussant royaume des fainéants, des goinfres et des lâches, ni même l’honnête homme fin gourmet s’imposant comme modèle culturel français à partir du XVIIème siècle.
Et si aujourd’hui le péché de gourmandise a été laïcisé par la diététique et l’obsession croissante de la minceur féminine, il ne faut pas oublier qu’en d’autres temps l’église catholique a enseigné les plaisirs honnêtes de la table au mépris le plus complet des critiques protestantes.
« La merveille étalée sous le nez, on n’a plus vraiment faim. Heureusement, le remords s’installe. C’est lui qui vous permettra d’aller au bout de toute cette douceur languissante. Une perversité salubre vient à la rescousse de l’appétit flageolant. Comme on volait enfant des confitures dans l’armoire, on dérobe au monde adulte un plaisir indécent, réprouvé par le code – jusqu’à l’ultime cuillérée, c’est un péché. »
Extrait de « La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules », Philippe Delerm
Emmanuelle Huteau : chant, clarinette, basson renaissance
Ingrid Blasco : vielle à roue
Olivier Depoix : chant, clarinette, cornemuse, accordéon
Marie Bazire : photographie
CRÉDITS
Les Faux Bourdons, 2011
Production : compagnie Babil